Conséquences des mesures de confinement prises à travers le monde pour tenter d’enrayer l’épidémie de la COVID-19, les économies se sont privées de travailleurs, de sites de production. Dans un même temps, du fait du confinement d’une partie de la population mondiale et de la mise au ralenti de nombreuses entreprises (consommatrices elles aussi de biens), la demande a diminué. Toutes les conditions d’une récession sont alors réunies et celles-ci s’expriment sans conteste au travers des indicateurs économiques.
De telles conditions poussent généralement au retranchement, aux velléités souverainistes ou encore au rejet d’une économie de marché pourtant bien rodée. L’heure n’est pourtant pas au repli mais plutôt à la résilience. Cette crise aura de positif le fait qu’elle permet aux États, et au-delà à l’Union européenne, de faire des constats, notamment sur le contrôle des approvisionnements et productions de matériels stratégiques au sens le plus large.
Sans polémique aucune, la pandémie de la COVID-19 a révélé la dépendance des pays européens à la Chine en matière de masques de protection par exemple. Également, la fragilisation, consécutive à la crise, du tissu économique pose la question de la nationalité des entreprises et par conséquent celle des investissements étrangers. Les questions de l’autonomie et du positionnement stratégique ainsi que des enjeux de puissance sont aujourd’hui au-devant de la scène, demandent des réponses et des avancées.
Le 26 mars 2020, la Commission européenne a publié des orientations à l’intention des États-membres concernant les investissements directs étrangers et la libre circulation des capitaux provenant de pays tiers ainsi que la protection des actifs stratégiques européens (1).
A cette occasion, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne s’exprimait ainsi : « [...] lorsque les actifs de nos industries et de nos entreprises sont mis à rude épreuve, il nous faut protéger notre sécurité et notre souveraineté économique. Le droit de l'Union et les législations des États membres prévoient les outils dont nous avons besoin pour faire face à cette situation, et j'invite instamment les États membres à en faire pleinement usage. L'Union est un marché ouvert aux investissements directs étrangers et le restera.